Harcelement moral: dix scenarios pour ne point crier au loup trop vite
Tensions, disputes, stress ou mauvaises conditions de travail sont-ils synonymes de harcelement moral? Pas toujours! Mes explications d’Arnaud Chaulet, associe au cabinet Flichy Grange Avocats, pour ne pas tout melanger.
S’il laisse ses salaries subir des agissements relatifs a du harcelement, l’employeur encourt des sanctions civiles et penales.
Eclats de voix, periodes de stress ou mauvaises conditions d’embauche ? Simples desagrements une life en boutique ou carrement harcelement moral ? Pas forcement facile de trancher.
Pour ne point tout melanger, nous avons soumis dix situations a un avocat. Voici l’eclairage d’Arnaud Chaulet, associe au cabinet Flichy Grange Avocats.
«j’suis tellement stresse que je ne dors plus»
• Situation 1. Ces temps-ci, j’ai vraiment de nombreux boulot: je dois absolument repondre a votre appel d’offres auquel participe mon entreprise. Je vais l’ensemble des soirs apres 20 heures. J’ai aussi du ramener des dossiers a la maison le week-end. Mon manager me met une pression maximum: j’en perds le sommeil.
> L’avis du professionnel: votre n’est nullement du harcelement. Je dirais meme que c’est une position totalement normale. Un evenement professionnel ponctuel qui engendre une surcharge d’embauche plus importante que d’ordinaire et qui est justifiee avec une raison objective n’a rien a voir avec du harcelement. Le critere de base du harcelement, c’est la repetition des faits qui degrade a terme des conditions de travail. Attention a jamais tomber dans l’exces et ne point voir du harcelement partout!
• Situation 2. Depuis certains mois, mon manager me procure sans arret du travail, sans que je sache vraiment quel est l’objectif global. Il vient tout le temps en verifier l’avancement de facon excessivement tatillonne, ainsi, donne chaque jour de nouvelles consignes. J’en perds le sommeil.
> L’avis du professionnel: c’est assez proche du harcelement. Des requi?tes systematiquement floues, contradictoires ou injustifiees peuvent etre de constitution a caracteriser du harcelement. Le salarie se trouve a ne plus savoir quoi ou comment faire, faute d’avoir 1 objectif defini, ainsi, ce aussi meme que, parallelement, il fait l’objet de la surveillance «excessivement tatillonne». Cela serait passionnant de savoir si ce traitement est reserve a une personne en particulier ou a toute l’equipe.
«Personne n’est jamais d’accord avec moi au projet!»
• Situation 3. Un de mes collegues de l’equipe commerciale s’oppose tres regulierement a les decisions. I§a ne sera d’accord ni sur faire mes methodes (qu’il trouve trop «agressives» avec les clients), ni via les priorites. Entre nous 2, cela derape souvent en remarques acerbes.
> L’avis du specialiste: il ne s’agit pas de harcelement. Il pourra y avoir des desaccords entre collegues, votre n’est gui?re Afin de autant du harcelement. Rien n’indique que celui-ci y a une degradation des conditions d’embauche de une telle personne, ni d’atteinte a sa propre dignite.
• Situation 4. Mon superieur me reproche de ne point bosser en fonction de la politique commerciale definie. Pourtant dans le meme temps, il demande plus d’initiative. Il n’est d’accord ni sur faire mes methodes (qu’il degote trop «agressives» avec les clients), ni sur mes priorites. Il le fait savoir tres regulierement par de petites remarques acerbes.
> L’avis du professionnel: c’est assez proche du harcelement. Dans ce scenario, le salarie subit personnellement les agissements. Recevoir des instructions contraires a repetition ou etre confronte a votre comportement contradictoire va etre destabilisant. Subir des remarques «acerbes» au quotidien est en mesure de constituer une forme de harcelement.
«On me surveille de (trop) pres»
• Situation 5. Mon manager est sur les nerfs. Irascible, il n’accepte aucune contestation, surveille de fort pres toute l’equipe, et lance des remarques blessantes plusieurs fois via jour. Lui-meme sous pression du directeur general doit remplir les objectifs de l’annee.
> L’avis du professionnel: on ne pourra nullement amener harcelement. Dans une telle situation, tous les indices meriteraient plus de explications. Que veut dire «Surveiller de tres pres?» Ou met-on le curseur? A quel moment decide-t-on qu’un manager depasse les bornes? Si des remarques blessantes ne semblent gui?re normales, une surveillance de son equipe ne constitue jamais en soi un criti?re critiquable.
• Situation 6. Mon manager est irascible, il n’accepte jamais la contestation, me surveille de tres pres, ainsi, me lance des remarques blessantes plusieurs fois avec jour. Il ne subit pas de pression particuliere le conduisant a «serrer les boulons».
> L’avis du professionnel: on se rapproche du harcelement. A la difference de la situation precedente, le comportement du manager ne semble viser qu’une seule personne. Le manager se focalise via un salarie, sans raison apparente, et multiplie les reflexions blessantes. Subir plusieurs fois via jour des remarques blessantes ou humiliantes est un facteur constitutif tout d’un harcelement.
«Mon manager reste agressif»
• Situation 7. Pour des raisons personnelles, je ne me suis jamais rendu au bricolage ce matin. A mon arrivee au bureau, mon manager me reproche publiquement d’arriver aussi tard.
> L’avis du specialiste: votre n’est jamais du harcelement. Se faire recadrer avec son chef, c’est normal. Surtout quand on est en faute tel c’est la situation de votre salarie, arrive en retard et sans prevenir i priori. Notre critique pourrait porter dans le fait que le manager a formule une remarque en public puisqu’il n’est jamais necessaire d’etaler ces reproches devant n’importe qui. Mais si les remarques seront justifiees, dites sur un ton normal et sans volonte d’humilier ou de rabaisser le salarie, il ne s’agit pas de harcelement.
• Situation 8. Pour des raisons personnelles, je ne me suis gui?re rendu au boulot aujourd’hui. A mon arrivee au travail, mon manager me reproche publiquement mon retard. Ce n’est nullement la premiere fois qu’il eleve Notre voix concernant moi. Au quotidien, Afin de 1 motif ou l’autre y deniche des reproches a me faire.
> L’avis du specialiste: on va pouvoir penser a du harcelement. Un chef peut formuler des critiques. Mais elles doivent etre justifiees. Plusieurs reproches repetes, infliges de facon vexatoire, devant temoins seront qualifies de harcelement moral si ces faits entrainent une degradation des conditions d’embauche ou de l’etat de sante d’une victime. Les agressions verbales paraissent de votre avis un facteur d’une degradation des relations d’embauche. En l’espece, l’interesse subit des reproches au quotidien, Afin de n’importe quel motif, le ton employe etant manifestement deplace. Mes caracteristiques du harcelement apparaissent